En restauration, un client gaspillerait en moyenne 211 grammes de nourriture par repas (2). Face à ce gaspillage massif, le doggy bag apparaît clairement comme une solution. Selon le gouvernement, il permettrait de diviser par deux le gaspillage alimentaire issu du secteur de la restauration. Pourtant, cette pratique très démocratisée aux États-Unis ou en Angleterre reste méconnue voir taboue en France : elle est désormais obligatoire depuis le 1e juillet 2021 !!
Pourquoi les Français sont-ils réticents ?
Contrairement à ce que l'on pense, le doggy bag est originaire d’Asie et non d'Amérique. Il fait sa première apparition en Europe, en Italie. La pratique s’est démocratisée aux USA où le doggy bag est une pratique très commune. Les anglo-saxons y ont recours régulièrement. En France, au début du XXe siècle, chacun repartait avec les restes chez soi. C’était tout à fait normal, on portait une attention particulière à la nourriture, il y avait du respect. Mais depuis longtemps cette pratique à disparue pour différentes raisons :
S’il est vrai que les portions aux États-Unis sont plus imposantes qu’en France, les Français ont un rapport différent à la façon de s’alimenter : un aliment entamé est considéré comme un “déchet“. De plus, il est culturel de finir son assiette par politesse.
La présence du nom “dog” (chien en anglais) rends l’appellation peu glamour et dévalorisante. Beaucoup l’associent encore à cette pratique où les restes alimentaires servaient à nourrir le chien (d’où son appelation “doggy bag”) – une image qui a tendance à ternir le concept des restes à emporter.
Au sein des populations les plus aisées, demander ses restes serait associé à une certaine forme de mendicité. Selon l’étude YouGov (1), 15,1% de la population verrait le doggy bag comme une pratique “qui fait radin” – cela explique pourquoi 24% de la population se dit se sentir gênée de demander au restaurateur les restes à emporter.
La France est un pays de haute gastronomie ce qui explique pourquoi, pour les Français, il serait “inconcevable” de manger chez soi un plat réchauffé qui nous a été préparé avec soin par un Chef. Le refus d’avoir recours au sac à emporter est expliqué par cette volonté de respecter la cuisine du chef.
Donc, une fois que l'on a surmonté la gêne, on peut sans soucis demander un "Doggy Bag", pour:
· Lutter contre le gaspillage (Le gaspillage alimentaire dans la consommation des ménages représente en France :20 kg de déchets par an et par personne, dont 7 kg de déchets alimentaires non consommés encore emballés
· Eviter de manger trop :et oui, pas besoin de finir son assiette, vous la ramenez à la maison et vous la finirez demain ou ce soir, moins de risque de prendre du poids et moins de culpabilité.
· Faire des économies (vous avez payé ce repas)
· Gagner du temps (un repas de moins à préparer)
Dorénavant, les restaurateurs sont dans l'obligation de vous fournir un doggy bag si vous le demandez. Pour limiter l'impact économique sur les restaurateurs (achat de contenants) et pour limiter vos déchets, le must est donc de venir avec votre contenant (bon ok, personne ne se balade avec ses contenants dans son sac à main...).
Pour ma part, j'ai demandé mon 1er "Doggy Bag" en 2017 dans un restaurant savoyard ; la raclette était si copieuse, qu’il était impossible de terminer fromage et charcuterie ! Pour en avoir discuté avec lui, le restaurateur était ravi de ne pas avoir à jeter la nourriture
La 2e fois, c'est le restaurateur qui nous l'a proposé et nous en avons profité pour ramener la bouteille de vin entamée... Ce qui nous a fait économiser 2 repas...
Le plus dur était d'oser, mais maintenant que c'est obligatoire, vous pouvez l’adopter sans arrière-pensée